jeudi, mai 16
Note de l’éditeur:
lundi, mai 24, 2021
Avec Nord Stream 2 apparemment conclu, les vœux pieux allemands disent que l’équilibre géopolitique ne changera pas si le Kremlin n’a plus besoin du grand tuyau qui traverse l’Ukraine vers l’UE. En réplique, les sceptiques disent: une fois que le gaz traverse Nord Stream 2, le Kremlin ne se sentira peut-être plus contraint de jouer M. Nice Guy avec l’Ukraine.
Au cours de la première semaine d’août 2008, j’étais à Tbilissi lorsque la guerre entre la Géorgie et la Russie a éclaté. Étant donné le brouillard de la guerre, la plupart d’entre nous – étrangers et géorgiens – n’avons pas compris les tactiques de la Russie. Aujourd’hui, nous savons que les éléments clés étaient les pipelines.
Le 5 août 2008, alors que des escarmouches d’avant-guerre éclataient, un mystérieux incendie a détruit la ligne pétrolière Bakou-Tbilissi-Ceyhan à Refahiye, dans l’est de la Turquie, à 750 km de la zone de guerre. Seulement six ans plus tard, Bloomberg a pu publier une histoire attribuant l’incendie à une cyberattaque russe.
Plus près des événements, deux semaines après la fin de la guerre, Mark Trevelyan de Reuters s’est rendu dans un village géorgien à 25 km de la frontière azérie. Dans un rapport déposé le 29 août 2008, il a écrit que des bergers locaux lui avaient montré 42 cratères de bombes qui montaient et descendaient un tronçon éloigné de la canalisation pétrolière allant de Bakou à la mer Noire. Certains tombaient à moins de 15 mètres de la conduite de 150 000 barils par jour. Les pilotes russes ont clairement envoyé un message: « Regardez ce que nous pouvons faire. » Sept ans plus tard, en juillet 2015, des soldats russes délimitant la frontière de facto entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, ont déplacé la clôture de 1 km vers le sud, près du village d’Orchosani, en Géorgie. Cela a donné à la Russie le contrôle sur une courte longueur du gazoduc Bakou-Mer Noire. Pour le Kremlin, les pipelines font partie de l’art de la guerre. Avec mes meilleures salutations, Jim Brooke
(Translation by Louis Chambaudie . Kiev . Ukraine .)
